Quelle 2: Curiosités esthétiques (Beaux-Arts).
XV. Le peintre de la vie moderne
Zuerst erschienen in: Le Figaro
vom 26. und 29. November sowie vom 3. Dezember 1863.
Zitiert nach: Henri Lemaitre (Hrsg.): Baudelaire: Curiosités
esthétiques. L'Art romantique et autres uvres
critiques (Classiques Garnier), Paris 1990, S. 453-502
[elektronisches Dokument BNP Gallica].
Deutsche
Übersetzung
I. Le beau, la mode et le bonheur
Il y a dans le monde, et même dans le monde des
artistes, des gens qui vont au musée du Louvre,
passent rapidement, et sans leur accorder un regard,
devant une foule de tableaux très intéressants,
quoique de second ordre, et se plantent rêveurs
devant un Titien ou un Raphaël, un de ceux que
la gravure a le plus popularisés; puis sortent
satisfaits, plus d'un se disant: "Je connais mon
musée." Il existe aussi des gens qui, ayant
lu jadis Bossuet et Racine, croient posséder
l'histoire de la littérature.
Par bonheur se présentent de temps en temps des
redresseurs de torts, des critiques, des amateurs, des
curieux qui affirment que tout n'est pas dans Raphaël,
que tout n'est pas dans Racine, que les poetae minores
ont du bon, du solide et du délicieux; et, enfin,
que pour tant aimer la beauté générale,
qui est exprimée par les poètes et les
artistes classiques, on n'en a pas moins tort de négliger
la beauté particulière, la beauté
de circonstance et le trait de murs.
Je dois dire que le monde, depuis plusieurs années,
s'est un peu corrigé. Le prix que les amateurs
attachent aujourd'hui aux gentillesses gravées
et coloriées du dernier siècle prouve
qu'une réaction a eu lieu dans le sens où
le public en avait besoin; Debucourt, les Saint-Aubin
et bien d'autres, sont entrés dans le dictionnaire
des artistes dignes d'être étudiés.
Mais ceux-là représentent le passé;
or c'est à la peinture des murs du présent
que je veux m'attacher aujourd'hui. Le passé
est intéressant non seulement par la beauté
qu'ont su en extraire les artistes pour qui il était
le présent, mais aussi comme passé, pour
sa valeur historique. Il en est de même du présent.
Le plaisir que nous retirons de la représentation
du présent tient non seulement à la beauté
dont il peut être revêtu, mais aussi à
sa qualité essentielle de présent.
[...]
C'est ici [bei der Betrachtung von Kupfern historischer
Kostüme] une belle occasion, en vérité,
pour établir une théorie rationnelle et
historique du beau, en opposition avec la théorie
du beau unique et absolu; pour montrer
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