Quelle 3: Michelet zu Géricaults Chasseur
de la Garde
(Bild) und dem Cuirassier blessé
(Bild)
Jules Michelet, David - Géricault,
in: Revue des deux Mondes, 15. November 1896, S. 246-248
und 252f. - Die Pünktchen im Text sind alle original.
Le plus poète fut ici le plus observateur. Avec
lidéal, il eut le réel. Observateur,
il le fut jusquà la minutie, ne laissant
rien à la fantaisie, au caprice
(S.
247)
Le Chasseur au départ date de 1812. Géricault
avait alors vingt et un ans.
A vrai dire, cest lélan et non le
départ, car le riche costume est déjà
fatigué. Ta culotte de peau est déjà
bien tannée, mon brave ... Le cheval, qui est
vrai, est pourtant fantastique par le raccourci, qui
en fait un griffon.
Toutefois, ce nest pas le cheval pâle, apocalyptique
Cest un vrai limousin, vivant, très
fin, de race pure. Il est vrai aussi, dans son violent
écart pour éviter un canon déjà
presque enterré
la bataille par-dessus
les ruines de la bataille, car celles-ci duraient souvent
trois jours.
Le cavalier est mûr, non fatigué, mais
tanné lui-même par la guerre
Le
cheval, bien plus jeune, a un feu terrible; le pince
la terre des deux pointes des sabots; la queue est flamboyante
Lhomme admirablement ferme en selle sur son cheval
cabré. Il est si guerrier, quil na
plus même la furie de la guerre, parfaitement
nerveux, ayant tant sué, le bras mince en comparaison
de la cuisse, - partie inactive du cavalier, - mais
ce bras doit imprimer une rotation vive et brève
au petit sabre courbe.
Il se tourne vers nous
Est-ce un adieu? Il sait
quil ne reviendra par. Cette fois, il part pour
mourir
Pourquoi pas? Ni ostentation, ni résignation;
cest tout bonnement un homme ferme et de bronze,
comme sil était mort déjà
plusieurs fois.
Au fond tourbillonne la tempête de la guerre.
A gauche, de noirs profils de chevaux, les naseaux rougis
A droite, un volcan dartillerie, des batteries
foudroyées
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