HOME


    
    
    
    
    
    
        
        
 
   
   
     
     
     
    
    

 

Quelle 2: Castagnary
Castagnary: manuscrit inédit, in: Courthion 1948, S. 101.

La réaction contre le Romantisme. - Certes, en 1848, au moment où Pierre Dupont rimait les misères des travailleurs et où George Sand écrivait la Mare au Diable, il n'y avait rien d'excessif à ce qu'un peintre, né du peuple, républicain de mœurs et d'éducation, prît pour objet de son art les paysans et les bourgeois au milieu desquels s'était écoulée son enfance. L'humilité des sujets n'enlève rien à leur valeur esthétique; l'important est de les traiter avec force et gravité. En les peignant grandeur nature, en leur donnant la force et le caractère qu'on réservait jusque-là aux dieux et aux héros, Courbet a fait une révolution artistique.


Quelle 3: Delacroix über Courbets Bild "Les Baigneuses" (Bild)
Eugène Delacroix: Journal vom 15. April 1853, in: Courthion 1948, S. 110f.

J'avais été, avant la séance, voir les peintures de Courbet. J'ai été étonné de la vigueur et de la saillie de son principal tableau; mais quel tableau! quel sujet! La vulgarité des formes ne ferait rien; c'est la vulgarité et l'inutilité de la pensée qui sont abominables; et même, au milieu de tout cela, si cette idée, telle quelle, était claire! Que veulent ces deux figures? Une grosse bourgeoise, vue par le dos et toute nue sauf un lambeau de torchon négligemment peint qui couvre le bas des fesses, sort d'une petite nappe d'eau qui ne semble pas assez profonde seulement pour un bain de pieds. Elle fait un geste qui n'exprime rien, et une autre femme, que l'on suppose sa servante, est assise par terre occupée à se déchausser. On voit là des bas qu'on vient de tirer: l'un d'eux, je crois, ne l'est qu'à moitié. Il y a entre ces deux figures un échange de pensées qu'on ne peut comprendre. Le paysage est dune vigueur extraordinaire, mais Courbet n'a fait autre chose que mettre en grand une étude que l'on voit là près de sa toile; il en résulte que les figures y ont été mises ensuite et sans lien avec ce qui les entoure. Ceci se rattache a la question de l'accord des accessoires avec l'objet principal, qui manque à la plupart des grands peintres. Ce n'est pas la plus grande faute de Courbet. Il y a aussi une Fileuse endormie (Bild), qui présente les mêmes qualités de vigueur, en même temps que d'imitation. Le rouet, la quenouille, admirables; la robe, le fauteuil, lourds et sans grâce. Les Deux Lutteurs (Bild) montrent le défaut d'action et confirment l'impuissance dans l'invention. Le fond tue les figures, et il faudrait en ôter plus de trois pieds tout autour.

<< Seite 3/6 >>