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Quellen zu Aufgabe Gustave Courbet

Quelle 1: Silvertre 1861
Théophile Silvertre: Les Artistes français, 1861, zitiert als "Courbet d'après nature" in: Courthion 1948, S. 25-62.


"J'ai trouvé, dit-il [Courbet], le bonheur parfait; l'ennui m'est inconnu (Tant pis! sans tourments pas de génie!); j'aime les choses pour ce qu'elles sont, et je fais tourner chacune d'elles à mon profit. Pourquoi chercherais-je à voir dans le monde ce qui n'y est pas, et à défigurer par des efforts d'imagination tout ce qui s'y trouve. Il y a des gens qui détestent les chiens: pourquoi? Moi, je les juge à leur valeur; je reconnais à tout être sa fonction naturelle; je lui donne une signification juste dans mes tableaux; je fais même penser les pierres. Je ne méprise rien: si je rencontre aujourd'hui une femme douée d'une qualité, j'en jouis; demain, je passe à une autre pour une qualité différente. Si j'ai souffert de mes passions, je n'en souffre plus. J'ai mis une ou plusieurs années au besoin à me défaire d'un attachement ou d'un préjugé; et me voilà libre. Je récapitule tous les soirs mes idées, mes actions de la journée, ce qui m'enseigne à vivre logiquement, rationnellement. Si je me sens dans un mauvais chemin, j'en change." (S. 31)

Un artiste, à son avis, n'a ni le droit, ni le moyen de représenter un siècle qu'il n'a pas vu, étudié à vif. Les figures des temps anciens, qui reviennent à satiété dans les œuvres modernes, n'ont aucune valeur. Ce sont des fantaisies, des rêves d'archéologues. César, Jésus-Christ, Charlemagne et déjà Napoléon Ier se perdent dans les ténèbres de la légende. Tout au plus serait-il possible de peindre Jésus Christ par approximation en prenant pour modèle un chrétien de nos jours dont la physionomie serait pour ainsi dire le vivant reflet du divin Maître; mais quelle folie de rechercher dans des iconologies les véritables traits du Christ venu au monde à la fin de l'Empire romain!
La seule histoire à peindre, c'est l'histoire contemporaine. Le fanatisme de la tradition pousse l'artiste à répéter invariablement de vieilles idées, de vieilles formes et lui fait oublier à la fois sa propre personnalité, le présent et l'avenir. Les statues de Pradier ne sont-elles pas de maigres pastiches de l'art grec? Les toiles de M. Ingres ne sont-elles pas la caricature de quelques maîtres italiens, imitateurs eux-mêmes de l'antiquité? Phidias et Raphaël étaient-ils des dieux? Et sommes-nous des ânes?

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