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Quelle 5: Edmond Duranty: La Nouvelle Peinture: A propos du groupe d'artistes qui expose dans les Galeries Durand-Ruel, 1876,
zitiert nach: Moffett, The New Painting, S. 480-484.                                                       
                                                                   
                                                                                          Englische Übersetzung
[...] Qu'ont-ils donc apporté?
Une coloration, un dessin et une série de vues originales.
Dans le nombre, les uns se bornent à transformer la tradition et s'efforcent de traduire le monde moderne sans beaucoup s'écarter des anciennes et magnifiques formules qui ont servi à exprimer les mondes précédents, les autres écartent d'un coup les procédés d'autrefois.
Dans la coloration, ils ont fait une véritable découverte, dont l'origine ne peut se retrouver ailleurs, ni chez les Hollandais, ni dans les tons clairs de la fresque, ni dans les tonalités légères du dix-huitième siècle. Ils ne se sont pas seulement préoccupés de ce jeu fin et souple des colorations qui résulte de l'observation des valeurs les plus délicates dans les tons ou qui s'opposent ou qui se pénètrent l'un l'autre. La découverte de ceux d'ici consiste proprement à avoir reconnu que la grande lumière décolore les tons, que le soleil reflété par les objets tend, à force de clarté, à les ramener à cette unité lumineuse qui fond ses sept rayons prismatiques en un seul éclat incolore, qui est la lumière.
D'intuition en intuition, ils en sont arrivés peu à peu à décomposer la lueur solaire en ses rayons, en ses éléments, et à recomposer son unité par l'harmonie générale des irisations qu'ils répandent sur leurs toiles. Au point de vue de la délicatesse de l'œil, de la subtile pénétration du coloris, c'est un résultat tout à fait extraordinaire. Le plus savant physicien ne pourrait rien reprocher à leurs analyses de la lumière. [...]
Et ce que veut le dessin, dans ses modernes ambitions, c'est justement de reconnaître si étroitement la nature, de l'accoler si fortement qu'il soit irréprochable dans tous les rapports des formes, qu'il sache l'inépuisable diversité des caractères. Adieu le corps humain, traité comme un vase, au point de vue du galbe décoratif; adieu l'uniforme monotonie de la charpente, de l'écorché saillant sous le nu; ce qu'il nous faut, c'est la note spéciale de l'individu moderne, dans son vêtement, au milieu de ses habitudes sociales, chez lui ou dans la rue [...].
L'idée, la première idée a été d'enlever la cloison qui sépare l'atelier de la vie commune [...]. Il fallait faire sortir le peintre de sa tabatière, de son cloître où il n'est en relations qu'avec le ciel, et le ramener parmi les hommes, dans le monde [...].
Si l'on suppose, par exemple, qu'à un moment donné on puisse prendre la photographie colorée d'un intérieur, on aura un accord parfait, une expression typique et vraie, les choses participant toutes d'un même sentiment; qu'on attende, et qu'un nuage venant à voiler le jour, on tire aussitôt une nouvelle épreuve, on obtiendra un

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