HOME


    
    
    
    
    
    
    
    
        
        
 
   
     
     
     
   

 

Restent donc MM. Degas, Cézanne, Monnet [sic], Sisley, Pissaro [sic], Mlle Berthe Morisot, etc., etc., les disciples de M. Manet, les pionniers de la peinture de l'avenir, les représentants les plus convaincus et les plus autorisés de l'Ecole de l'impression.
Cette école supprime deux choses: la ligne sans laquelle il est impossible de reproduire la forme d'un être animé ou d'une chose, et la couleur qui donne à la forme l'apparence de la réalité.
Salissez de blanc et de noir les trois quarts d'une toile, frottez le reste de jaune, piquez au hasard des taches rouges et bleues, vous aurez une impression du printemps devant laquelle les adeptes tomberont en extase.
Barbouillez de gris un panneau, flanquez au hasard et de travers quelques barres noires ou jaunes, et les illuminés, les voyants vous diront: ? Hein! comme cela donne bien l'impression du bois de Meudon.
Quand il s'agit d'une figure humaine, c`est bien autre chose; le but n'est plus d'en rendre la forme, le modelé, l'expression, il suffit d'en rendre l'impression sans ligne arrêtée, sans couleur, sans ombre ni lumière; pour réaliser une théorie aussi extravagante on tombe dans un gâchis insensé, fou, grotesque, sans précédents heureusement dans l'art, car c'est tout simplement la négation des règles les plus élémentaires du dessin et de la peinture. Les charbonnages d'un enfant ont une naïveté, une sincérité qui font sourire, les débauches de cette école écœurent ou révoltent. [...]
Tout cela est sérieux, sérieusement fait, sérieusement discuté, considéré comme une rénovation de l'art, comme le dernier mot de la peinture. Raphaël, Michel Ange, Corrège, Vélasquez, Greuze, Ingres, Delacroix, Th. Rousseau sont des poncifs, qui n'ont jamais rien compris à la nature, des routiniers qui ont fait leur temps et dont les conservateurs de nos musées devraient reléguer les couvres aux greniers. [...]

<< Seite 2/12 >>