Tous ils ont vu le même idéal, mais ils
l'ont vu sous un angle différent, propre à
leur tempérament, aux milieux intellectuels et
sociaux dans lesquels ils avaient été
nourris. Sachons donc comprendre et admettre que la
France a droit de s'exprimer elle-même par las
arts du dessin. [
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] La fidélité de l'imitation est
poussée à ce point que les manuscrits
du XIIIe au XVIe siècle peuvent être considérés
comme les documens les plus authentiques sur la décoration
intérieure des habitations au temps où
ils furent exécutés. La composition séduit
toujours par sa naïve clarté. On n'y remarque
point de ces sacrifices dont les peintres italiens se
montreront si prodigues un peu plus tard, péchant
sans remords contre la vraisemblance de la représentation
pour obtenir un effet pittoresque plus satisfaisant.
Tout dans les ouvrages français est combiné
dans une seule intention, - rendre le fait, - et tout
y est rassemblé de manière à concourir
à l'effet le plus vrai. S'il n'est pas déplacé
de se servir ici d'un terme bien moderne à propos
d'uvres si anciennes, on peut dire que, dans les
manuscrits, la raison domine aux dépens du dilettantisme.
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