LEON LAGRANGE

EXPOSITION RETROSPECTIVE DE TABLEAUX DE MAITRES.

Gazette des Beaux-Arts, 20/1866

(573) On s'en souvient, les expositions avaient jadis le triste privilège de dérober au public la vue, la jouissance, l'étude des chefs-d'œuvre du Louvre. L'art ancien s'éclipsait pour un temps, voilé par l'art moderne. Paul Véronèse disparaissait derrière Horace "Vernet, Raphaël derrière Delacroix, Poussin derrière Decamps. Le passé se taisait, et dans ce grand silence l'art vivant prenait seul la parole. Aujourd'hui nous voyons se produire un fait diamétra-lement opposé. L'art vivant nous a tellement fatigués de ses prétentions, de ses folies, de ses exigences, qu'on se sent tenté de lui tourner le dos. On se fait un devoir de le rappeler à l'ordre en lui opposant l'exemple du passé. Non-seulement le Louvre refuse de se laisser envahir et n'abandonne aux exposants qu'un bazar d'industrie. Mais voici qu'aux portes mêmes du Salon actuel s'ouvre une exposition rétrospective, comme pour rappeler à ce hardi cadet qu'il n'est pas né tout seul, qu'il a de respectables ancêtres, et qu'auprès d'eux il reste un tout petit garçon.

La leçon profitera-t-elle? J'ai peur qu'elle soit dure. Ce rapprochement immédiat ressemble à un coup de férule. Certes, on ne peut que gagner à se souvenir de ses pères. Il faut revoir ses maîtres de temps en temps. Il faut renouer sans cesse le fil invisible de l'avenir à la chaîne solide de la tradition. Mais enfin, l'exposition rétro-spective, comme ses devancières, ne se recrute que parmi les amateurs. Elle est condamnée à ne nous montrer que des tableaux de cabinet, tout au plus de galerie, œuvres studieuses où manque nécessairement l'élan du grand art. Or, l'art moderne n'a que trop de dispositions à devenir un art de cabinet. Bon élève, appliqué et piocheur devant de petites toiles, ce qu'on voudrait lui voir, c'est le grand souffle, l'aspiration en haut. Il oublie trop, ce fort en thème, qu'une nation telle que la France doit nourrir une école d'art monumentale, parce qu'elle est un pays monumental. En se faisant flamand ou hollandais, l'art français change de patrie. Si donc les expositions rétro-spectives affichent l'intention d'exercer une heureuse influence sur l'art contemporain et sur le goût public par la comparaison des œuvres du présent avec les œuvres du passé, on ne saurait trop leur recommander de bien choisir ce passé, sous peine d'arriver à un résultat contraire. L'art contemporain n'a pas besoin qu'on lui coupe les ailes : il en a si peu!

Pour les dilettantes, les expositions rétrospectives sont toujours un régal. Celle qui vient de s'ouvrir aux Champs-Elysées se flatte d'inaugurer en France une institution analogue à la British institution. Nous le lui souhaitons de grand cœur. Mais elle n'est pas, comme elle semble le croire, la première tentative de ce genre. Sans remonter au boulevard Bonne-Nouvelle ou à la rue Saint-Lazare, comment oublier ce salon intime^(574) du boulevard des Italiens qui a fait passer sons nos yeux tant d'œuvres précieuses?

Au surplus, si les promoteurs de l'entreprise actuelle manquent un peu de modestie, ils en ont presque le droit. Jamais exposition rétrospective d^ ppjnture n'avait em-brassé une période historique plus étendue, de Fra Angelico à Hippolyte Flandrin, de Hemling à Ary Scheffer, de Van Eyck à Delacroix. Certes, sur cette longue route, toutes les étapes

de l'art ne se marquent pas avec une rigoureuse exactitude. Plus d’une lacune aurait pu être facilement comblée. Contentons-nous de ce qu'on nous donne, et essayons de passer en revue cette petite armée de colonels.

L'école italienne a naturellement la part la plus restreinte. C'est la moins recherchée des amateurs, parce que c'est la plus sujette à conteste. Après trois ou quatre siècles employés à les contrefaire, peut-on croire aux Léonard de Vinci, aux Fra Bartholom-meo, aux Giorgione, aux Titien, aux Paul Véronèse des galeries particulières? Le doute, au moins, devient permis. Si quelques maîtres doivent y échapper, ce sers ceux que l'on pourrait appeler les dédaignés du commerce. Trois cents ans d'indiffé-rence ont sauvé la virginité des peintres primitifs. Depuis que le vent de la mode souffle de ce côté, les contrefacteurs, il est vrai, n'ont pas perdu leur temps, le musée Campana l'a prouvé de reste. Mais, Dieu merci, pendant une assez longue période, le prix inférieur des originaux a pu décourager les copistes. Aux cours actuels, combien vaudraient les précieux incunables de l'art italien que nous offre l'exposition rétrospective? La Résurrection, de Fra Angelico, tirée de la collection de M"" la baronne de Rothschild, semble un feuillet perdu du livre dont la galerie Corsini, à Rome, possède les autres pages. Dans un cadre de vingt centimètres, qui appartient à M. Gatteaux, le même peintre a groupé cinq personnage vus à mi-corps, et l'ampleur du style, autant que l'expression, les grandit jusqu'à l'héroïsme. Le Portrait de jeune homme, d'AntoneIlo de Massine, que Ia Gazette a gravé en décrivant la galerie de M. le comte Duchâtel, ne dépasse pas ces dimensions. Mais la vie en déborde, et l'on y reconnaît un neveu du Condottiere du Louvre. A.M. Rio, auteur de l’Art chrétien, appartiennent un Saint Jeun, de Filippino Lippi,oeuvre d’un grand caractère, et une Sainte Famille, de Botticelli, empreinte de cette distinction mélanco-lique qui est la signature du maître, et faute de laquelle la Vierge à l'Enfant, de la collection de M"" la baronne de Rothschild, se rattache plutôt à Lippi. Une beauté plus ferme, une dignité plus sérieuse caractérisent la Vierge de Ghirlandajo, empruntée également à M"" de Rothschid. Quanta la Sainte Famille, de Carpaccio, de la galerie Pereire, si elle n'a pas la même fleur d'idéal, par la recherche du costume et de la couleur, ainsi que par la signature, elle garde un intérêt de haute curiosité.

Tout s'accorde pour concentrer l'attention sur le grand tableau d'Hemling, Vierge aux Donataires, de la galerie de M. le comte Duchâtel. On se rappelle avec quelle pré-cision de sentiment, M. Flameng l'a gravé à l'eau-forte. Après la longue et complète analyse qu'en a faite M. Delaborde, j'aurais mauvaise grâce à juger de nouveau une œuvre désormais classée. Nul ne peut se soustraire à l'impression de charme qui en émane, soit que l'on suive de physionomie en physionomie l'expression si délicate-ment nuancée, soit qu'on s'en tienne au plaisir tout matériel de la couleur. Que la grande Vierge d'Hemling ne nous empêche pas d'admirer sa petite Sainte Famille, une merveille de grâce et de fraîcheur, un panneau échappé de la châsse de sainte Ursule. C'est M. Gatteaux qui la possède, comme il possède une Vierge au Donataire de Van Eyck,, comme il possède les Cinq Saints de fra Angelico, trois chefs-d'œuvre de poche.

(575) Chef-d'œuvre encore, le portrait de Jean de Carondelet par Holbein. La Gazette en a publié la gravure. M. Delaborde l'a décrit. « L'aisance avec laquelle il est exé-cuté révèle Un talent en complète possession de lui-même. Le pinceau de l'artiste a acquis ici une facilité, une souplesse qui achèvent de vivifier le travail et d'en dissi-muler les combinaisons ou les lenteurs nécessaires sous l'apparence de

la verve et du premier jet. » C'est un maître qui point, à l'heure solennelle de sa maturité. Chef-d'œuvre, le Portrait du duc de Mayenne, peinture d'un éclat, d'une finesse, d'une solidité admirables, appartenant à M. Eugène Lami. Il y a trois autres portraits de François Clouet : l'un, la reine Claude, clair et brillant comme l'émail ; l'autre. Renée de Ferrare, plus ferma et plus large ; le troisième, un portrait d'homme d'une sérieuse beauté, que M. Paul de Saint-Victor a prêté à l'exposition avec un précieux tableau de Lucas Kranach.

Et maintenant, après ces œuvres exquises dont la rareté rehausse le prix, voici le grand courant, le fleuve toujours plein où puisent les amateurs sans le vider jamais. Il roule aussi des perles, mais il faut les chercher de plus près. La plupart sont connues de nos lecteurs. Arrêtons au passage l’Apollon et Midas, de Rubens, que la Gazette a gravé et décrit dans la galerie Pereire, peinture chaude et dorée ; du même maître, le Portrait de Grotius, enlevé avec un brio sans égal, précieuse épave recueillie par M. Jacques Reiset; — de son élève Van Dyck, une Sainte Rosalie, grande page de sentiment et de couleur, appartenant à M. le duc de Persigny; — de son ami Téniers, deux magots non catalogués, supérieurs, par l'esprit du coloris et de la touche, au Li-seur, qui a seul les honneurs du catalogue. Rembrandt arrive aussi en bonne compa-gnie. On connaît son Périrait de la galerie Pereire, qui semble une reproduction de l'estampe dé M. Flameng. M. Bürger l'a jugé d'un mot, en rappelant qu'il appartient à la deuxième manière du maître. "Au commencement, Rembrandt n'a pas cette magie, à la fin il n'a plus cette mesure." M. Bülrger a décrit également le grand Portrait de femme de Frans Hals, dont "la tête est fraîche comme une belle pomme encore attachée à la branche," mais il a oublié d'ajouter qu'il possédait lui-même un petit tableau de Frans Hals, une Jeune fille hollandaise, pleine d'éclat et de vigueur. Le merveilleux Intérieur de Pieter de Hooch a fourni à la Gazette une de ses meilleures gravures sur bois. Toutefois, l'art hollandais semble se personnifier dans Terburg, dont l'exposition a réuni six tableaux, d'un caractère différent. Le plus beau, c'est ce Portrait d'homme en pied, que la galerie Pereire nous a déjà montré et que la Gazette a gravé. Les plus curieux sont les deux pages d'histoire anecdotique appartenant à M. Huffer, l'Épisode du Congrès de Münster, vendu 35,000 fr. à la vente de Morny, et le Cortège qui repré-sente le marquis de Paw, commissaire hollandais, se rendant au même Congrès en carrosse de gala. Ajoutez-y les Adieux de Jean de Witt à sa femme, de la collection de M. le duc de Persigny, et convenez avec moi que Terburg est bien mieux sur son terrain, lorsqu'il prend pour héros un apothicaire et qu'il le peint tout simplement au milieu de sa famille et de ses drogues. La figure associée à l'intérieur, le portrait de l'homme et du logis, voilà son triomphe : le Médecin de M. Double l'atteste, l'autre In-térieur exposé le prouve éloquemment.

Parmi ces maîtres, qui sont les « exempts » et les « hors concours » du salon rétrospectif, on s'étonne de rencontrer un débutant. Van der Méer de Delft. C'est la première fois qu'une exposition française admet des tableaux de Van der Méer, et, comme les rigueurs du règlement ne franchissent pas la barrière, on n'en a pas admis moins de sept. M. Mantz nous a parlé du Géographe, quand M. Dumont, de Cambrai, (576) le possédait avant M. Pereire. Je ne veux pas parler des autres. La Gazelle prépare une étude sur Van der Méer. Il me paraît juste de laisser à notre ami M. Biirger le plaisir de faire les honneurs d'un peintre dont il est quelque peu l'inventeur. Mais pourquoi, à côté du Géographe, ne voyons-nous pas la Lettre, du cabinet Dufour, de Marseille,

l'œuvre capitale du maître ?

Au premier rang des paysagistes voici Ruisdael et Hobbema, Ruisdael avec son Torrent de la galerie de M. le comte Duchâtel, et sa Cascade moins importante, du cabinet de M. Dutuit; Hobbema avec ses Moulins de la galerie de Morny, aujourd'hui à M. Dutuit, son Moulin et surtout sa Chaumière de la galerie Pereire. Inutile de revenir sur ces tableaux, au sujet desquels la Gazette a tout dit. Elle a gravé les Moulins de la galerie de Morny, elle a publié les documents les plus complets concernant Hobbema. Nos lecteurs n'ont qu'à ouvrir les volumes de la collection. Ils y trouveront le croquis d'un paysage de Hackaert, dont l'exposition renferme une réplique avec des change-ments curieux à noter; ils y trouveront sur le Berghem, le Van Huysum et les Van de Velde de M. Pereire, sur le David de Héem de M. le comte Duchâtel, des appréciations que nous craindrions d'affaiblir en les répétant. Signalons encore le Jan Both de M. Dutuit, la belle Marine de Backhuisen, de la galerie de Rothschild, et le Van der Heyden de M. le comte Duchâtel, vivifié par des figurines d'Adrien Van de Velde, sans oublier le Wouwermans de M. le baron N. de Rothschild, L’Espion, composition du plus spirituel physionomiste, peinture du maître le plus exquis. L'art français n'est pas moins riche. Mais, avant d'en détailler les richesses, arrêtons-nous un moment devant un admirable Portrait d'homme, de Murillo, qui appartient à M. Burger, et devant trois Velazquez. intéressants à divers titres. On se souvient de l'esquisse des Lances, passée en vente publique. L'Infante a été décrite dans la galerie Pereire. Le Fou de Philippe IV, de M. le duc de Pereigny, se présente à nous pour la première fois; sur son corps efflanqué grimace une tète d'idiot où l'art a jeté & pleines mains l'esprit de la vie. Curieux rapprochement, le Fou de Velazquez et le Fou de M. Roybet!

A combien d'instructives remarques donneraient lieu les tableaux de l'école fran-çaise, s'ils étaient répandus parmi les galeries du Salon! Voyez-vous nos maigres por-traits, dont nous louons la finesse, à côté des falbalas étoffés de Largillière et de Rigaud? Et cette peinture de genre qui nous ravit par sa tenue irréprochable, essayez de lui donner pour voisins les rêves charmants de Lancret et de Pater. Encore Watteau n'y est-il pas. Mais la Danse de Lancret suffirait de reste avec les Conversations galantes de Pater, tirées comme elle de la collection de M. le comte Duchâtel, avec le Campement et la Marche de Soldats de la galerie Pereire. L'art français savait alors ce que c'est que la fantaisie, ce que c'est que la couleur. Boucher lui apprenait à peindre des plafonds aériens tels que l'0lympe, de M. Léopold Double, une simple esquisse où l'on se meut plus à l'aise que dans certaines immenses toiles... Vous m'entendez bien. En vérité, il semble que la tradition de l'école moderne ne remonte pas plus haut que Greuze. M. Charles Blanc nous dira si le Salon de 1866 contient beaucoup de tableaux de chevalet aussi pétillants d'esprit, de chair et de gaieté que la Bonne Mère, de M. le marquis de Laborde. Mais on y rencontrerait, sans chercher, des nudités de la force de la Danaé. Et quant aux portraits, à part celui de Talleyrand, l'aimable mollesse qui les distingue pour la plupart ne paraît pas manquer d'imi-tateurs. Dix-sept Greuze! Quelle concession au goût du jour! Comment s'étonner que, dans le nombre, celui-ci rappelle Lépicié, celui-là Nattier ou Tocqué? Il y a de tout (577) chez Greuze, du bon, du meilleur, du médiocre et du pire. L'exposition n'a omis aucun échantillon.

Le Portrait du jeune garçon, de M"" Lebrun, revient de la galerie d'Espagnac, par les mains de M. Dugied, aussi souriant, aussi solide de dessin et de couleur, Celui de Mme de Montgiraud, par Louis David, revient de la vente

Boittelle. La col-lection du duc de Morny a laissé à M. Dalloz, pour le modeste prix de 6.800 fr., l'Innocence, de Prudhon, cette esquisse d'un rêve, dont M. Flameng a publié ici même une gravure qu'il eût pu signer Roger. Les panneaux des Quatre saisons, échauffés à la ruine du château de Sceaux, sont conservés chez M. Henri Didier. Puissent les décorateurs du nouvel Opéra les étudier longtemps et apprendre d'eux comment, même aujourd'hui, on peut être Athénien sans se faire Grec.

Encore quelques degrés de l'échelle du temps, et nous nous heurtons à des sou-venirs. Encore quelques œuvres inédites : le Bonaparte de Gros, plus dramatique peut-être de dessin que de couleur ; — le Départ pour la chasse, de Carie Vernet, un bruyant attelage lancé avec entrain à travers les rues de la Petite Ville de Picard; — les Lions, la Forge, l’Écurie et la Charrette, de Géricault, morceaux puissants, fragments d'un colosse; et les trois tableaux de Léopold Robert, protégés par l'amitié de M. Marcotte contre une injuste indifférence, comme si le Salon de 1866 nous offrait un tableau de genre aussi sérieux d'émotion et d'étude que la Femme heureuse, peinte à Venise en 1834! Après ces dernières surprises, nous voici en plein art moderne, Schéffer, Decamps, Delaroche, Delacroix, les maîtres d'hier, presque sans disciples aujourd'hui. On a tant dit qu'Ary Scheffer n'était pas un peintre ! Et cependant cherchez au Salon deux peintures égales à la Françoise de Rimini et aux Douleurs de la terre. Delaroche aussi se voit dédaigné au nom de l'art, et pourtant, «Se qui soutient à nos yeux le Banquet des Girondins, ce n'est pas la qualité bour-geoise de l'exécution, mais l'art de l'expression, porté, en certaines figures, jusqu'à une véritable puissance. En tout cas, nul ne conteste à Delacroix et à Decamps leur valeur pittoresque. L'art contemporain a-t-il l'air de se souvenir du Marina Faliero, peint en 1827, et de l’Eliezer et Rebecca, exposé en 1850? Flandrin et Troyon arri-vent les derniers, Flandrin avec deux des esquisses de Saint-Germain des Prés, appar-tenant à M. d'Hunolstein, Troyon avec sa fameuse Vache. Tous ces tableaux nous sont connus et même familiers. Je n'ai plus à les décrire. Rappelons seulement que, s'il existe une gravure du Marina Faliero, proclamé avec raison un chef-d'œuvre du XIX siècle c'est encore à la Gazette qu'on le doit, et à la pointe infatigable de M. Flameng. Ainsi, les peintures les plus remarquables de l'exposition rétrospective, depuis Hemling jusqu'à Délacroix, n'ont eu d'autres graveurs que les nôtres. Avant te jour d'une exhibition publique, la Gazette des Beaux-Arts leur avait dévolu l'hon-neur de la publicité. Il peut m'être permis d'insister sur ce fait, non pour en tirer une vanité puérile, mais pour montrer qu'en définitive la Gazette sait frapper aux bons endroits.

Le spectacle plein de charme et d'enseignement qu'un comité d'hommes de goût a bien voulu nous offrir se renouvellera, je l'espère. Seulement, dussé-je exprimer une pensée toute personnelle, j'oserai souhaiter qu'on choisisse une autre heure et un autre voisinage que l'heure et le voisinage du Salon. Ce vœu charitable ne saurait être suspect de la part d'un homme qui vient de se montrer, dans une assez large mesure, laudator temporis acti; mais n'est-ce pas le cas, ou jamais, lorsqu'il s'agit d'une exposition rétrospective?